De nombreuses associations agissent dans différents domaines, pour apporter des réponses aux personnes rencontrant des difficultés pour se maintenir dans un logement décent. Tour d’horizon de cinq initiatives solidaires pour le logement.
Début février, comme chaque année, la Fondation Abbé Pierre présentait son rapport sur « l’état du mal-logement en France ». L’occasion d’attirer l’attention du gouvernement et de toute la société sur le problème endémique du mal-logement.
Ainsi, en France, le mal-logement touche 4 millions de personnes, et 12 millions de personnes sont fragilisées par la question de leur logement. Parmi ses diverses sources, la Fondation s’appuie sur un sondage commandé à Ipsos. Selon ses résultats, en 2021, 13% des Français ont déclaré avoir eu des difficultés à payer leur logement, et 5% ont été poussés à en changer pour des raisons financières.
Un autres chiffre significatif, c’est celui illustrant le problème de la précarité énergétique : environ un tiers des Français ont eu froid dans leur logement ou ont eu des difficultés pour payer leur facture d’énergie. C’est alors sans surprise que l’on apprend également que pour un jeune sur deux, le logement est la première source de préoccupation. En ce qui concerne l’action du gouvernement, le rapport pointe un effort public pour le logement qui n’a jamais été aussi faible depuis 1984.
Face à des problématiques diverses, les réponses sur le terrain sont multiples.
Solidarités nouvelles pour le logement
Depuis 1988, l’association « Solidarités nouvelles pour le logement » se démène pour apporter des solutions aux problèmes de mal-logement, tout en s’efforçant de sensibiliser les citoyens à cette question. L’association crée des logements très sociaux par construction, achat rénovation, bail à réhabilitation ou mise à disposition par des particuliers. En plus de cela, les personnes logées sont accompagnées par des bénévoles du quartier et un travailleur social de l’association, jusqu’à ce qu’elles accèdent à un logement pérenne.
Les agences immobilières à vocation sociale
Initiées dans les années 80, ces agences immobilières pas comme les autres s’attachent à produire une offre de logements sociaux dans le parc privé, avec différentes formules.
Plusieurs réseaux d’associations œuvrant dans le domaine de l’habitat ont développé leur réseau d’agences exerçant le « mandat de gestion à vocation sociale ». La Fapil (Fédération des Associations et des Acteurs pour la promotion et l’insertion par le logement), important réseau associatif, soutient depuis le début des années 80 le développement d’ « agences immobilières à vocation sociale », sur l’ensemble du territoire. Dans le cadre d’un rapport locatif classique, ces agences pratiquent une gestion locative « adaptée », mettant en œuvre un suivi individualisé, dans une logique préventive.
Issu de la fusion en 2015 de la fédération Habitat&Développement et de celle des Pact, Soliha est un autre réseau associatif dont l’objectif est de favoriser l’accès et le maintien dans le logement des personnes défavorisées et vulnérables. Parmi d’autres activités en faveur de l’amélioration de l’habitat, le Mouvement soutient un réseau d’agences immobilières sociales (AIS). Selon les territoires, ces agences peuvent être plus ou moins spécialisées pour répondre à certains besoins (jeunes majeurs, réfugiés…)
Ces dispositifs, au-delà de la satisfaction de participer à une démarche solidaire, permettent aux bailleurs de bénéficier d’abattements de revenus, grâce aux conventions passés avec l’Anah, dans lesquelles ils s’engagent à pratiquer un loyer modéré. Quand ils associent cette convention à des travaux de remises aux normes, les propriétaires peuvent également toucher des subventions, qui peuvent les aider à équilibrer leur opération.
Mieux ensemble
En Haute-Garonne, une initiative originale en matière de logement solidaire est menée par l’association Mieux ensemble. Celle-ci développe une offre de logement intergénérationnel dans l’agglomération toulousaine. Ce principe permet à de jeunes étudiants ou travailleurs de se loger à un coût réduit, tout en assurant une présence rassurante et régulière, pour les seniors avec qui ils cohabitent.
Cette association fait également partie d’un réseau de dimension nationale, nommé Cohabilis, qui se veut « expert de l’habitat intergénérationnel ». Celui-ci compte 38 structures membres présentes dans 42 départements différents.
Les Bureaux du cœur
En Loire-Atlantique, à Saint-Herblain, l’association « les Bureaux du cœur » offre à des personnes seules en grande précarité, les bureaux de ses membres entreprises, le soir et le week-end.
Auprès des entreprises, l’association met en avant la simplicité qu’il y a à héberger une personne en grande précarité, dans un espace pouvant être reconfigurable. Tout en évoquant les aspects qui peuvent être potentiellement compliqués, et face auxquels l’association propose son accompagnement.
Le Collectif des associations unies
On pourrait citer encore de nombreux projets qui, dans le domaine de l’hébergement, du logement ou de l’accompagnement des personnes en situation d’exclusion ou en grande précarité, apportent leur contribution à la lutte contre le mal-logement. Aussi, comme 5ème initiative, citons ici le Collectif des Associations Unies : 39 associations pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées. Créé en 2008, suite à une installation de tentes devant Notre Dame par les Enfants de Don Quichotte, le Collectif a pour rôle d’interpeller les pouvoirs publics sur les drames du mal-logement et de la vie à la rue, ainsi que sur le thème plus général des politiques de solidarité envers les personnes défavorisées.
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